François Bayrou réagit à l'actualité.

Publié le par René Caunes

François Bayrou, invité sur Radio J le 5 octobre, réagit à l'actualité

 

François Bayrou a donc déclaré qu'il ne voterait pour le Revenu de solidarité Active (RSA) que si les bénéficiaires du bouclier fiscal participaient à son financement. Comme on lui demandait s'il s'agissait d'un "élément décisif" de son vote, dans le "Forum" de Radio J, il a répondu: "sans aucun doute, oui". "Je ne voterai pas un financement du RSA qui touchera les classes moyennes et mettra à l'abris les plus favorisés et riches du pays", a-t-il dit. Il a poursuivi en indiquant qu'il s'agit d'une "injustice" que "l'on ne peut pas se permettre dans un pays, singulièrement en temps de crise". "La majorité a décidé de maintenir son dispositif, Nicolas Sarkozy étant attaché à cette protection des plus fortunés, moi, je considère qu'il s'agit d'une atteinte au contrat social et je ne le voterai pas en ces circonstances", a-t-il poursuivi.

François Bayrou s'est dit prêt à "reconsidérer" sa position "s'il y a un pas en arrière du gouvernement". L'Assemblée reprend lundi l'examen du texte remplaçant le RMI par le Revenu de solidarité active (RSA), avec la question centrale du financement par la taxe additionnelle de 1,1% sur les revenus du patrimoine. Le gouvernement a décidé d'inclure la taxe dans le "bouclier fiscal", qui plafonne l'impôt à 50% du revenu.

Au lendemain du mini-sommet européen réuni samedi à l'Elysée sur la crise financière mondiale, François Bayrou a affirmé dimanche sur Radio J : "Mes interrogations sont entières et je n'ai pas trouvé dans les annonces ou les décisions prises à la suite du sommet de l'Elysée, de choses extrêmement concrètes". Parlant "d'intentions, naturellement positives", il n'y a cependant "rien" vu "de nature à régler la crise ou, en tout cas, à faire repartir l'économie et la finance sur des bases saines".Dans le communiqué final du sommet de samedi, François Bayrou a vu "une intention, un voeu", dont il espère qu'il ne s'agisse pas "d'un voeu pieux", mais "en aucun cas une décision concrète opposable aux tiers".

Comme on lui demandait si le pic de la crise était passé, il Bayrou a jugé au contraire "que les points d'interrogation se multiplient", notant "l'aggravation de la crise bancaire en Allemagne avec l'échec de la recapitalisation de la banque" immobilière Hypo Real Estate (HRE). "Il y a des germes de fragilité dans tout le système bancaire et économique européen", a-t-il dit.

Sur le mini-sommet qui réunissait samedi autour de Nicolas Sarkozy, les chefs d'Etat et de gouvernement allemand, britannique et italien, le président  du Mouvement Démocrate a dit être "de ceux qui regrettent qu'on n'ait mis autour de la table que les "grands européens" ". "Pour bâtir une réponse européenne, on aurait dû élargir ce cercle à ceux des pays européens qui ont en partage la monnaie unique", a-t-il estimé. La "solidarité ne se manifeste pas" dans la zone euro, a-t-il regretté. "Je comprends qu'un certain nombre de grands pays européens aient été fâchés", a-t-il enchaîné, citant l'Espagne. Pour lui, la crise est "mondiale et la réponse ne pourra être que mondiale".

François Bayrou s'est également déclaré opposé à la remise en cause des critères de Maastricht: y renoncer serait "une très mauvaise chose".  Présenter "comme une solution formidable l'idée que l'on pourrait laisser filer les déficits et faire exploser la dette du pays est terriblement dangereux", a-t-il ajouté. Il y a "en germe une augmentation des taux d'intérêt" qui placerait un "pays aussi endetté que le nôtre" dans une "situation extrêmement critique". "L'explosion des taux d'intérêt est un danger, laisser filer la dette est un risque et non une chance pour l'Europe".

La crise est "suffisamment sérieuse pour qu'on ne fasse pas de polémique excessive", a-t-il cependant déclaré. Il a assuré n'avoir "aucune intention de mettre Nicolas Sarkozy en cause dans ses efforts" même si, a-t-il ajouté: "ils ne vont pas toujours dans le sens que je souhaiterais".

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