Le MoDem en passe de confirmer sa troisième place dans le paysage politique

Publié le par René Caunes

Le 3 juin 2009 – Associated Press

Ce que François Bayrou avait fait sur son seul nom en 2007, le MoDem semble en passe de le refaire aux européennes: s'imposer comme troisième acteur du scrutin en se démarquant à la fois de Nicolas Sarkozy et de la majorité UMP d'une part et du PS de l'autre. Lire la suite l'article

Selon les estimations des instituts de sondage, le MoDem pourrait faire cette année aussi bien, voire mieux, que l'ex-UDF lors de la dernière élection européenne (12% en 2004), alors même que le parti centriste a été depuis déserté par une grande partie de ses troupes ralliées à Nicolas Sarkozy.

Le MoDem, à la peine lors des municipales de 2008, profite cette fois à plein du mode de scrutin -un seul tour, ce qui atténue la bipolarisation- et de l'absence de listes autonomes du Nouveau centre, parti en campagne sous les couleurs de la majorité présidentielle.

Le centre peut aussi capitaliser sur son attachement à la construction européenne, au coeur de son identité (Simone Veil a par exemple été le premier président du Parlement européen élu au suffrage universel en 1979). Le slogan choisi par le Mouvement démocrate "Nous, l'Europe" rappelle d'ailleurs cet engagement.

Au-delà, la position résolument anti-sarkozyste cultivée par François Bayrou lui permet de rogner sur les plates-bandes de l'UMP mais surtout du PS, à qui il n'hésite pas à s'en prendre. Le scrutin du 7 juin doit permettre d'envoyer "au pouvoir actuel et aussi à l'opposition un message de rappel (...) à la nécessité du changement", a-t-il ainsi défendu dimanche.

Signe de la réussite de cette stratégie, l'unanimité de l'UMP et du PS à s'en prendre à un François Bayrou accusé de ne parler "que de lui", selon François Hollande et Martine Aubry. Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre a lui accusé le président du MoDem de "cogner sur Sarkozy (pour) éviter de se prononcer" sur la Turquie ou d'afficher ses opinions "ultra-conservatrices".

En fait d'ultra-conservatisme, le MoDem demande dans son programme, à l'instar des socialistes, un vaste plan de relance européen financé par un emprunt et met aussi l'accent sur la régulation de l'économie et sur le développement durable. Quant à la Turquie, les centristes suggèrent de lui proposer un "partenariat approfondi" pour éviter de "diluer le projet européen". Une position cette fois très proche de celle de l'UMP. AP

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